Kenneth Valentine, anciennement connu sous le nom de Sparky, se targue d’être l’un des meilleurs acteurs du système solaire et avoue bien volontiers ne pas être reconnu à sa juste valeur. Il faut dire qu’il use et abuse des pseudonymes. Mais comment faire autrement lorsque l’on n’est pas toujours dans la légalité? Oh, rien de bien méchant : un petit vol par-ci, une fraude fiscale sans importance par-là… sans parler de quelques maris trompés! À moins qu’il n’ait bien pire à se reprocher? Laissez-le vous conter son histoire, pleine de bruit et de fureur.

Œuvre picaresque et hilarante, brillant hommage à William Shakespeare (mort depuis bien trop longtemps pour se sentir concerné), Le système Valentine est l’un des meilleurs romans de John Varley.

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Avec ce roman, l'auteur reprend l'univers (plutôt inspiré de Robert A. Heinlein) déja présenté dans link:9782070358052.html[Gens de la Lune], Le Canal Ophite et link:9782070415922.html[Persistence de la vision Persistance de la vision] pour nous y présenter l'errance de Sparky Valentine, enfant star de la télé (ça ne s'appelle pas comme ça, mais le coeur y est), interprète prodige de Shakespeare et surtout acteur de théâtre à la physionomie (et même au sexe) malléable à l'envi.
On le voit donc voyager à travers tout le système solaire (de Pluton jusqu'à Mars) à la recherche du rôle de sa vie dans une pièce de Shakespeare. Ce voyage - et les évidents délais de transfert entre les différentes planètes - nous permettent au travers de flashback de revoir l'enfant prodige avant l'interprète classique. Et nous permettent surtout d'explorer ses relations avec son père, qui sont un élément central de cette oeuvre - tant d'un point de vue de l'introspection que du récit pur.
Bon,j'avais acheté ce roman à cause des souvenirs excellents que j'avais des précédents. Et je dois dire que j'ai été plutôt déçu. Parce que maintenant que l'univers m'est plutôt bien connu, je suis à la recherche d'une intrigue de qualité. Et si je 'mattendais à quelque chose du niveau de link:9782070344062.html[Sculpteurs de Ciel], je n'ai pas du tout eu droit à une oeuvre nous parlant d'autres oeuvres dans une espèce d'élégant effet d'abyme, mais plutôt à l'archétype de l'acteur ayant un peu loupé sa carrière par la faute d'une réussite beaucoup trop précoce (l'effet Maccaulay Kulkin pour ceux qui voient de qui je parle). Et, comme d'habitude, je n'aime pas les loosers, sauf quand ils sont vraiment magnifiques. Hélas, le roman passe beaucoup trop de pages à nous montrer la phase initiale du looser magnifique. Le moment où il bouffe des barres protéinées dans sa valise magique façon hobo de l'espace est particulièrement marquant de ce point de vue : il n'a rien à bouffer, n'est pas sûr d'arriver vivant à la prochaine étape, et n'a même pas pris la bonne drogue pour faciliter le voyage.
En bonus, je suis certain qu'il s'agit d'une oeuvre extrêmement référencée, dans laquelle les connaisseurs de l'oeuvre de Shakespeare plongeront avec délice pour découvrir toutes les références habilement cachées. hélas, de l'oeuvre de Shakespeare, je ne connais, je crois, que La tempête, à laquelle aucune allusion n'a dû être faite ici. Et c'est bien dommage. Peut-être qu'une édition aggrémentée de notes explicitant toutes ces références aurait été une bonne idée, mais la SF ne mérite apparement pas ce genre de traitement.
Du coup, passant à côté des références qui font certainement le sel de cette oeuvre, je n'y ai pas vu grand intérêt, excepté peut-être pour le procès final dont j'avais malheureusement deviné la solution, mais lors duquel les interventions de l'ordinateur planétaire m'ont bien fait sourire par leur côté totallement logique.
Du coup je ne le conseillerai évidement qu'aux shakespeariens pratiquants.