Depuis quatre siècles, le Canal Ophite - un rayon laser dont nul ne connaît la source - déverse à travers l'espace un flot d'informations de haute technologie. Et depuis quatre siècles, la communication se déroule à sens unique : que pourraient en effet donner en échange des Terriens appauvris, chassés de leur planète par de mystérieux envahisseurs et dispersés aux quatre coins du système solaire ?
Un jour, cependant, le Canal Ophite lance un mystérieux avertissement : il frappera l'humanité de terribles sanctions s'il ne reçoit pas le «prix» de ses services.
Sur Aquarius 14, le message atteint Lilo, une jeune biologiste sur le point d'être exécutée pour avoir procédé à des expériences interdites. Elle mourra mais, par clonage, renaîtra encore et encore, et ses incarnations multiples convergeront toutes, intrépides, vers l'énigme du Canal Ophite...
Avec ce premier roman mythique, qui inaugurait sa fameuse série des Huit mondes, John Varley s'est imposé comme l'une des figures centrales de la science-fiction contemporaine.

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Quelle histoire !
Tout commence avec la première mort de Lilo, une ingénieur en biotechnologies qui, pour s'être intéressée d'un peu trop près au génome humain, se retrouve condamnée à mort. Evidement, il ne lui arrivera pas que ça.
Et je n'en dirai pas plus sur l'intrigue parce que même si elle est intéressante, elle n'est pas l'intérêt esssentiel de ce roman.
Non, ce qui est intéressant, ce sont les voyages que fera Lilo à travers ce système solaire qui n'est plus vraiment aux mains de l'humanité. Des voyages qui l'amèneront à découvrir de multiples réalités culturelles et sociales.
Elle ira ainsi vivre un moment dans un astéroïde en orbite autour de Jupiter, sur la Lune, ou même sur Pluton la lointaine.
Et ça, c'est fascinant. Frank Miller a, je crois, clairement choisi dans ce roman de jouer de la sensibilité du lecteur de SF face à un "sense of wonder" bien développé. Du coup, il en profite et nous en jette plein la vue à chaque page ou presque. Enfin, plein la vue, pas exactement. En fait, il nous plonge dans un monde futur en nous faisant clairement comprendre par des détails subtils que ce monde n'est pas le nôtre, et que tenter de faire correspondre ces deux mondes n'est pas un exercice trivial.
Par exemple, au début du roman, il nous explique qu'après avoir franchi un sas, Lilo perd un bras par la faute d'un autre personnage. Là où notre condition humaine actuelle nous ferait voir cette perspective avec un minimum d'effroi, Lilo ne ressent absolument rien, et se contente de continuer son voyage. Ce n'est qu'au bout de quelques paragraphes inquiétants qu'on lui "branchera" un autre bras. Et en ces quelques phrases, toute la science-fiction apparaît.
C'est ça à mon avis, ainsi que le voyage à travers les merveilles de ce système solaire, qui m'a fait apprrécier ce roman.
Enfin, ça, et aussi la multiplication des points de vue de Lilo qu'on pourrait quasiment voir comme des "et si" : et si elle s'évadait, et si elle était détournée de son évasion. Exactement comme dans "le jour sans fin". Et ces itérations sont terriblement bien faites, et bien intégrées à une histoire générale.
Tout ça fait de ce roman plus tout jeune une excellente lecture, que je vous recommande (avec bien sûr Gens de la Lune qui se place dans le même unviers et rend (avec bon goût) un hommage brillant à Robert A. Heinlein).