09 août 2002
sourceEn guise de préambule, posons simplement que ce livre est une étude depolitique fiction dans un univers d'anarchie. L'oibjectif étant doncd'étudier, au sein d'un système où le pouvoir est uniformément réparti,comment un groupe de pression peut parvenir à ses fins sans jamais (ous'il le fait, seulement de manière voilée et utilitaire) se dévoiler.
Posons tout d'abord la situation initiale. La Culture domine la galxie entant que puissance politique. Cependant, ses bases lui interdisentd'attaquer qui que ce soit, voire même de se défendre (car en tant que société pacifiste, elle ne dispose pas au sens officiel d'une armée). Deplus, bien que théoriquement tolérante et susceptible d'accepter touteforme de déviance, elle ne peut que réprouver l'Affront, une jeune bande de sauvageons galactiques à peine évolués qui ont bâtis leur pouvoir surl'extorsion, le meurtre et la douleur des opprimés (à ce titre, la description de la société affrontière est tout simplement délicieuse : des proies de chasse qui sécrètent des hormones analogues à l'adrénaline dèsqu'elles voient des affronteurs, aux compagnes qui ont été
modifiées pour être incapables de vivre sans être opprimés par un mâle, il y a là commeun fantasme de pouvoir total). Comme elle ne peut pas tolérer l'Affront tel qu'il est, la Culture *doit* le transformer. Cependant, elle ne peut que proposer sa mutation (c'est le rôle de l'ambassadeur envoyé sur la planète de l'affront). Cependant, ce n'est pas assez. C'est là qu'intervient la bande des temps intéressants. Elle prépare un traquenard qui devrait permettre de prendrel'ascendant sur l'Affront, et d'émasculer tous ces féroces conquérants(sic). La bande des temps intéressants prépare donc toute une mécanique qui devrait permettre de détruire politiquement l'Affront, en le détruisant militairement (c'est du moins mon interprétation). Il ne manque plus alors qu'un événement, c'est l'Excession qui, en apparaissant sur la frontière, va stimuler toute la haine accumulée par l'Affront, et le lancer dans une guerre perdue d'avance.
Je ne me souviens plus des noms, mais globalement, tous les mentaux impliqués dans les discussions citées dans le livre en font partie, ainsi bien sûr que Voiture Couchettes, qui est manifestement l'agent dormant
dela bande.
Pas la Culture, mais l'Affront : pour la Culture, il n'y a que peu de pertes, mais pour l'Affront, tout est foutu.
J'ai pas vraiment tout compris à ta phrase. Mais il me semble y lire comme une certaine vision métaphorique de l'Affront. Tu sous-entendrais qu'il pourrait représenter, en utilisant la bonne grille de lecture, une vision pessimiste d'un avenir possible de l'humanité dans lequel les manipulations génétiques font de nous les égaux de dieux, qui modifient leur environnement à leur convenance dans le but unique de satisfaire des pulsions destructrices ?C'est une lecture possible, qui évidement ramène au bon vieux diktat de la morale sur la science : dans ce cas, la Culture représente un ordre moralisateur qui cherche à normaliser le reste du monde (oups, del'univers) suivant ses critères moraux uniquement, et l'Affront est le jeune prétentieux, incontestablement immoral, qui va être puni par la grande puissance.
Oui, mais l'objectif du roman n'est pas de savoir comment elle apparait,mais bien de démontrer comment elle peut être utilisée.
ouaip.
C'est quoi la différence entre une excession et une Excession ? ;) Blague à part, il me semble effectivement que Service Couchettes se sacrifie, mais en toute connaissance de cause, et ce avec l'objectifd'aller savoir ce qui se trouve derrière cette excession, ce qui nous sort du roman.
Ouais, mais trop peu de gens en parlent, et c'est dommage, selon moi.
Seulement les personnages féminins ? Je les trouve tous
un peu déjantés,moi.
Oui, c'est vraiment ce qu'on comprend : l'humain moyen de la culture n'est rien, mis à part un faire-valoir commode pour les différents mentaux. Ce qui n'ôte rien à ma thèse du roman
politique. Je m'explique, ne vous affolez pas. Pour moi, Excession est une fable politique destinée à démontrer, commed'ailleurs la plupart des romans de la Culture peuvent l'être, que l'homme moyen est manipulé par des forces qui le dépassent, et dont les intérêts propres sont privilégiés vis à vis des intérêts communs. Ainsi, la bande des temps intéressants *veut* voir l'Affront cesser d'en être un, et prend donc toutes les mesures pour s'en occuper, alors même que pour le reste de la Culture l'Affront n'est rien d'autre qu'un peuple extra-terrestre de plus. Dans ce contexte, la manipulation effectuée par la BTI (bande des temps intéressants) vise à donner de l'Affront une image susceptible de motiver un peu la Culture pour que celle-ci lui mette sa raclée.Transposé dans la géopolitique terrienne contemporaine, ce roman prend toute sa saveur : du Koweit à l'Afghanistan, il existe toujours de bonnes raisons pour que des troupes
armées interviennent, qui ne sont que très rarement le désir légitime de voir d'autres peuples s'émanciper.