Aux frontières de la Faërie, Lud-en-Brume est une cité prospère et paisible du pays de Dorimare. Mais les secrets hérités du royaume voisin ne sauraient rester indéfiniment dans l'ombre. Les fruits féeriques, drogue nocive et bannie de la société luddite, circulent dans la région. Ranulph semble en être victime, et son père, le Maire Nathaniel Chantecler, qui faisait jusqu'à maintenant régner la Loi d'une poigne molle et tranquille, se doit bientôt de faire l'impensable pour sauver son fils et sa cité. Mais heureusement pour Lud-en-Brume, Nathaniel est doté d'un esprit des plus pragmatiques... et d'une tête dans la lune !Écrit d'une plume ironique, dans un style riche et coloré, Lud-en-Brume est un chef-d'oeuvre inclassable de l'imaginaire.Préface de Neil Gaiman.Introduction de Douglas A. Anderson.Prix Elbakin.net 2016 du meilleur roman fantasy traduitTraduit de l'anglais par Julie Petonnet-Vincent.
Review
J'ai rarement lu d'oeuvre aussi inattendue.
Dans ce roman, on suit les aventures du maire de la ville de Lud, dont le fils semble malade à cause de fruits défendus. Cette maladie, ainsi que d'autres événements, vont pousser ce bon bourgeois dans des directions aussi inattendues pour lui que pour nous.
Ca fait deux fois que j'écris "inattendu", il va donc falloir que j'explique un peu ça.
Ce roman suit la structure campbellienne classique : on part d'une situation initiale, bousculée par un évémenent, que le personnage principal va devoir exploiter à travers divers rebondissements. Plusieurs choses sont bousculées dans cette structure.
D'abord (et avant tout) notre héros n'est pas un jeune premier, mais le maire d'une ville (et accessoirement gouverneur du royaume). Celui-ci est un bon gros bourgeois installé dans une situation confortable, et soucieux du qu'en dira-t-on. Vraiment pas le personnage idéal pour un roman d'aventure. D'ailleurs, à plusieurs occasions, l'aventure lui tend les bras, et il passe tranquillement son tour. Evidement, ça me parle ... un peu. Cela dit, il n'est pas leu seul à défier les attentes.
Parce qu'ici, on ne voit pas de "méchants" (enfin si, mais bon, on n'est pas vraiment dans la menace apocalyptique), juste des criminels classiques qui tentent d'introduire de la drogue et qui tuent un gêneur (loin dans le passé). Du coup, il n'y a pas vraiment besoin d'en venir à la quête héroïque et à la transformation totale du monde.
Et ça, c'est peut-être 'laspect le plus intéressant de cette oeuvre : sa capacité à manier avec talent l'ironie : tout du long, j'ai eu l'impression que l'auteure me faisait des clins d'oeil amusés en me chuchotant à l'oreille "n'oublie pas que ça n'est qu'une histoire, rien de bien sérieux". Et c'était réellement agréable !
Y a-t-il des points sombres ? Disons que si vous souhaitez un récit enlevé, ça ne sera pas dans ce roman qu'il faudra chercher ! En revanche, dans tous les autres cas, c'est une histoire qui mérite la lecture.