Stonemouth : petite ville portuaire maussade au nord d’Aberdeen, en Écosse, réputée pour sa brume, ses gangsters, sa drogue à bas prix et son pont suspendu irrésistible pour les candidats au suicide.
Après un exil de cinq ans, Stewart Gilmour est convoqué pour les obsèques de Joe, le patriarche du clan Murston. La dernière fois qu’il a vu les Murston, une des deux familles régnant sur le crime organisé de la ville, ils voulaient sa peau. Mais Stonemouth est aussi la ville de la jeune femme qui hante encore ses rêves. Si son retour sème la discorde, il représente une seconde chance, l’occasion pour lui d’affronter le passé et ce huis clos où tout le monde se connaît.
Des souvenirs comiques ou tragiques à l’instant présent, le héros passe de l’adolescence à la maturité, des anciennes amitiés toujours flamboyantes aux ennemis qui n’ont rien oublié. La semaine de deuil s’écoule entre douceur diffuse et violence extrême, jusqu’à sa conclusion explosive, que Stewart lui-même n’aurait pas pu prévoir.
De sa plume acerbe, intelligente et toujours amusante, l’auteur installe ses personnages dans une ambiance cotonneuse et nostalgique, théâtre d’une histoire complexe et tendre à la fois.

Authors

Review

Ce roman raconte le retour exceptionnel d'un jeune homme, exilé de sa ville natale par une famille mafieuse dont il a ... compromis l'honneur.
Ce roman m'a surpris à plus d'un titre.
J'ai d'abord été surpris de voir l'auteur de la Culture se plonger dans une histoire aussi ... anodine. Même si il y avait des réminescences évidentes de Entrefer (en particulier avec la figure du pont), cette histoire me semblait, au début, d'une ambition bien moindre.
Et puis j'ai compris qu'il ne fallait pas confondre l'intimiste de ce récit avec un manque d'ambition. En effet, l'auteur ne prétend pas nous décrire la ville de Stonemouth, mais plutôt voyager sur les épaules de ce Steward. Et franchement, c'est à la fois touchant et terriblement angoissant. Une angoisse qui vient évidement du merdier dans lequel plonge doucement Steward.
Et plus j'ai avancé dans le roman, plus j'ai été surpris (je sais, je n'aurais pas dû) par la capacité de l'auteur à produire des émotions avec un matériau aussi minimaliste que ce Steward et ses histoires d'adolescent, qu'il s'agisse de ses amitiés ou de ses amours ... compliquées malgré leur apparent simplicité.
Et enfin, l'enterrement qui clôture ce récit est vraiment une espèce de tour de force, par ce qu'il révèle des traditions locales, et des embrouilles dans lesquelles s'est plongé Steward.
Nous ne saurons finallement pas tout de ces embrouilles, et c'est tant mieux.
En revanche, ce que je sais, c'est que s'il y a bien un auteur qui pourrait me faire basculer dans n'importe quel genre littéraire, c'est bien 7375. Quel talent ! Et quel déchirement de le quitter sur une oeuvre comme celle-ci, pourtant très bonne, mais ... trop contemplative, peut-être.