Ce roman raconte le retour exceptionnel d'un jeune homme, exilé de sa ville natale par une famille mafieuse dont il a ... compromis l'honneur.
Ce roman m'a surpris à plus d'un titre.
J'ai d'abord été surpris de voir l'auteur de la Culture se plonger dans une histoire aussi ... anodine. Même si il y avait des réminescences évidentes de
Entrefer (en particulier avec la figure du pont), cette histoire me semblait, au début, d'une ambition bien moindre.
Et puis j'ai compris qu'il ne fallait pas confondre l'intimiste de ce récit avec un manque d'ambition. En effet, l'auteur ne prétend pas nous décrire la ville de Stonemouth, mais plutôt voyager sur les épaules de ce Steward. Et franchement, c'est à la fois touchant et terriblement angoissant. Une angoisse qui vient évidement du merdier dans lequel plonge doucement Steward.
Et plus j'ai avancé dans le roman, plus j'ai été surpris (je sais, je n'aurais pas dû) par la capacité de l'auteur à produire des émotions avec un matériau aussi minimaliste que ce Steward et ses histoires d'adolescent, qu'il s'agisse de ses amitiés ou de ses amours ... compliquées malgré leur apparent simplicité.
Et enfin, l'enterrement qui clôture ce récit est vraiment une espèce de tour de force, par ce qu'il révèle des traditions locales, et des embrouilles dans lesquelles s'est plongé Steward.
Nous ne saurons finallement pas tout de ces embrouilles, et c'est tant mieux.
En revanche, ce que je sais, c'est que s'il y a bien un auteur qui pourrait me faire basculer dans n'importe quel genre littéraire, c'est bien 7375. Quel talent ! Et quel déchirement de le quitter sur une oeuvre comme celle-ci, pourtant très bonne, mais ... trop contemplative, peut-être.