Jeune humaine, Rosemary est engagée comme greffière à bord du Voyageur, un vaisseau qui creuse des tunnels dans l'espace. Durant son périple vers une planète lointaine, elle apprend à vivre et à travailler avec des représentants des différentes espèces de la galaxie : d'autres humains, mais aussi des reptiles et des amphibiens. Des liens se créent bientôt entre les passagers. Premier roman.

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Review

J'ai ressenti une claque aussi surprenante qu'attendue à la lecture de ce roman.
On y suit l'équipage du voyageur, un vaisseau creuseur de trous de vers (parce qu'il faut bien que quelqu'un les creuse) dans un univers partagé avec plusieurs espèces extra-terrestres aussi exotiques que curieuses (les navigateurs en paire m'ont paru vraiment intriguants pendant tout le livre). Et cet équipage est envoyé creuser un trou dans une région qu'occupe une race extra-terrestre tentée de rejoindre l'union galactique.
Leur voyage sera loin d'être simple, avec de multiples rebondissements typiques des voyages "à l'étranger" : des pannes diverses et variées, des arrêts dans des coins incertains à tous points de vue, ... pas mal de rebondissements, avec en plus un équipage aussi varié qu'intéressant. Et chacun de ces rebondissements donnera lieu à un chapitre, qui se conclura souvent (mais pas systématiquement) par un texte produit dans l'univers du livre, mais externe (des rapports divers et variés, des actualités, ...).
Alors qu'est-ce qui fait que j'ai été surpris, même si je m'y attendais ?
Tout simplement le fait qu'il faut voir ce roman comme un authentique roman "feel-good". Vous savez, tous ces romans dont le seul objectif de vous faire vous sentir bien, parce que le roman est réconfortant, et qu'il ne se passe finalement rien de dramatique (sauf un élément). Et en lisant ce roman, je me rends compte qu'écrire une histoire robuste, et bien racontée, sans pour autant tomber dans la facilité du combat à grand spectacle, c'est loin d'être facile ! Mais là, c'est réussi : les personnages sont tous extrêmement attachants, et ils se livrent sans retenu à notre regard rendu bienveillant par la plume de l'auteure, qui arrive à donner à chacun de ces personnages un côté positif. En fait, il faut voir ce roman un peu comme un tome du cycle Vorkosigan dont on aurait enlevé tout le côté dramatique (pensez par exemple à Komarr, sans les séparatistes) pour le remplacer par une empathie encore plus grande envers les personnages.
Et j'ai trouvé ça absolument remarquable. Parce que la science-fiction n'y est pas un décor (chacun des extra-terrestres a des particularités authentiquement inhumaines, et pourtant si simples). Parce que l'époque me rend d'autant plus sensible à une auteure qui fait le choix spectaculaire de ne pas recourir à l'action pour pousser ses personnages à leurs limites (et elle y arrive remarquablement). Et parce qu'il y a en plus un univers qui prend le lecteur, et l'emmène dans un voyage tout à fait spectaculaire par les décors qui sont traversés.
Autrement dit, pour quelqu'un qui aime le space-opera, le voyage, et qui veut sortir de la guerre spatiale facilement ridicule, ce roman est une lecture indispensable. Evidement, il sera suivi par d'autres tomes ... que j'attends avec une impatience que je n'avais pas connu depuis longtemps.