Ex-universitaire, Mary Doria Russel a conquis le grand public anglo-saxon dès la parution de son premier roman, Le Moineau de Dieu, et elle a impressionné les professionnels de la SF qui lui ont décerné les prix Arthur C. Clarke et James Tiptree Jr.

2059. Dès le prologue, on sait que l'expédition à destination de Rakhat, le premier monde extraterrestre jamais découvert, a été un désastre. Et que l'unique survivant de l'expédition, le père jésuite Emilio Sandoz, est accusé des crimes les plus odieux.

Tout a pourtant débuté en février 2019 par un signal musical capté par l'observatoire d'Arecibo. Tandis que les messages des "Chanteurs" se font réguliers et que l'ONU palabre, Rome charge la Compagnie de Jésus d'organiser une expédition. Sandoz, qui a un don quasi miraculeux pour les langues, est du voyage.

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Review

J’ai beaucoup aimé ce roman, mais en fait, je ne sais pas trop pourquoi, et ça, c’est plutôt étrange. Peut-être le fait d’utiliser des jésuites comme héros (dont la vie, l’oeuvre et l’histoire étaient pour moi inconnus jusqu’à présent) implique une plus grande interrogation métaphysique, incluant le classique problème de l’unicité de l’Homme. Peut-être le fait que la race extra-terrestre soit en fait composée de deux races intelligentes, dont l’une est le bétail de l’autre, implique une étrangeté assez saisissante. En fait, je ne pense pas que ce soit ça, même si ça donne un charme supplémentaire au récit. Ce qui est réellement bien, c’est de voir l’histoire de cet homme infirme, de cette aventure incroyable et des différentes erreurs qui ont poussé une expédition bien née dans les pires ennuis. Enfin, ce que je trouve assez agréable, c’est de voir que les classiques scènes de gore (que je commence désormais à associer à certains auteurs américains) sont ici soigneusement évités pour laisser la place à des descriptions beaucoup plus émouvantes (de mon point de vue).