Quelques siècles aprés le premier atterrissage, Mars a défintivement changé de couleur. Les patients efforts des colons sont récompensés : aidés par une longévité surhumaine, ils ont permis à une flore élémentaire de se frayer un chemin entre les roches. Le réchauffement du sol a libéré mers et océans ; des nuages sont apparus dans le ciel.

Mais les hommes et les femmes ont changé eux aussi. Depuis la révolution durement réprimée de 2061, les Cent Premiers se sont dispersés sur toute l'étendue de la planète. Ils sont divisés. Certains sont rentrés en guerre contre les terraformeurs et leur projet qu'ils qualifient de crime écologique. Une course-poursuite s'engage entre les tenants de l'éco-économie, déterminés à préserver la sauvagerie initiale de la planète, et les multinationales, avides de récupérer les profits liés aux mines martiennes et à l'ascenseur orbital construit sur l'équateur de la planète argentiers du monde, sera terrible.

Que deviendront les Terriens, désormais prisonniers d'une planète surpeuplée, miséreuse et polluée ? Tout peut à nouveau basculer dans la violence, et le rêve d'une Mars vivable et douce se transformer en cauchemar.

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Review

Second tome de la trilogie martienne, ce roman reprend les événements là où Mars la rouge les avaient laissés, c’est-à-dire après les événements de 2061. Comme il ne s’agit de rien d’autre que d’une suite à cette histoire en trois tomes, on y retrouve tout à fait logiquement les qualités et les défauts du premier, mais adaptés à un contexte logiquement en cours d’évolution.
Je ne vais donc pas répéter les raisons qui m’ont fait apprécier le premier tome, mais plutôt en rajouter d’autres, parfois plus subtiles, mais toujours intéressantes. Dans ce second tome, on retrouve par exemple la quête de l’immortalité déja vue dans Les menhirs de glace, encore une fois vue sous l’angle de la mémoire, qui ne peut pas continuer à fonctionner correctement au-delà d’un siècle sans que chacun n’oublie d’importants pans de son histoire personnelle. D’une manière plus futile, l’auteur nous montre aussi la difficulté qu’il y a de conserver une activité amoureuse lorsqu’on a le physique d’un vieillard pendant une bonne cinquantaine d’années. C’est certes un thème tout à fait annexe, mais encore une fois traité avec finesse.
Il y a également dans ce tome une qualité dans la projection futuriste du début du XXIIème siècle qui laisse pantois, notamment en ce qui concerne les métanats. Bref, tout comme le premier, c’est une oeuvre à lire. Bien sûr, elle n’est pas facile d’accès, les disgressions sont parfois assez lourdes, mais j’adore cette littérature pour savant fou. Et j’adore sans doute pour les mêmes raisons qui me font apprécier le Cryptonomicon.