Dans ce roman, nous nous attachons à nouveau aux pas de la meilleure des ombres du chaos, Cellendhyl de Cortavar. Dans cette aventure, il va passer du stade d'aventurier solitaire à celui de capitaine de guerre. Pas forcément d'une grande troupe, mais en tout cas d'une troupe de qualité.
Et cette troupe sera son atout maître dans les deux aventures, assez courtes, qui le verront se battre ... mais lui demande-t-on autre chose ?
Parce qu'il faut être clair, Celhendyl est un peu le petit frère d'Elric. Comme l'albinos, son épée est sa meilleure compagne de discussion. Mais, contrairement au melnibonéen (enfin, pour l'instant), il ne se pose pas vraiment de questions quant au but de son existence, ni sur certains mystères qui l'entourent. Peut-être d'ailleurs que ces questions videnront plus tard, avec les responsabilités.
Heureusement, pour l'instant, cet aventurier me fait retomber dans le monde de l'innocence du lecteur béat. Je tolère avec une complaisance évidente son goût pour la violence gratuite (les pouces sautent rapidement, dès qu'il s'énerve) et quelques défauts agaçants de l'écriture ...
Comme par exemple un goût évident de l'auteur pour le sturpe, la luxure et, tout bonnement, le sexe. Oui, le sexe, et en particulier le sexe le plus cru. C'est ainsi avec un plaisir évident que l'auteur nous détaille les différents actes du jeu sexuel se nouant entre certains acteurs de ce récit. Bon, dit comme ça, ça fait un peu vieux pudibond, et ça n'est pas vraiment le cas. Non, le problème, c'est - comme pour le porno, d'ailleurs - que la répétition de scènes de sexe gratuites en diminue la charge érotique. D'ailleurs, c'est bien simple, au moment où Celhendil passe enfin sous la couette, j'étais déja blasé et ne voyait plus dans cette scène que l'aspect mécanique, toujours décevant de la coucherie. Mais hélas, ça n'est pas le seul défaut.
L'autres est plus un défaut formel. Dans ce tome, on constitue à voir des pierres magiques scanner des documents, d'autres offrir la discrétion la plus absolue. Quant à sa dague sombre, ses pouvoirs semblent sans limite. ils sont en tout cas nettement plus développés que ceux de
Stormbringer. Bon, évidement, cette dague est une exception. Néanmoins, j'aimerais bien que l'auteur m'explique comment il peut être possible à un "simple" guerrier d'espérer survivre dans un univers où la magie semble toute-puissante ...
Parce qu'évidement, Celhendyl survivra au Sang-Pitié (je ne vais pas vous dévoiler la conclusion de ce tome, mais sachez que ça risque d'être délicat dans la suite des aventures). Et tant mieux, d'ailleurs, parce que mis à part ces deux agacements, j'ai passé un très bon moment, évidement loin de toute réflexion, mais ça n'est pas du tout ce que je demande à l'Adhan, comme d'ailleurs je ne l'ai jamais demandé à son illustre ailleul littéraire.