Rencontrer les Grands Anciens dans les rues de Londres, goûter la chair de l'oiseau-soleil d'Égypte, survivre aux antivirus de la Matrice, voilà un aperçu des voyages auxquels nous invite Neil Gaiman, dans autant de fables tragiques et grotesques, de poèmes doux et cruels, de récits terribles et merveilleux, où réalité et fantasme s'accouplent à l'ombre de Conan Doyle, H.P. Lovecraft, C.S. Lewis ou encore Ray Bradbury. Une mosaïque de sons, d'odeurs, d'idées, d'échos, de souvenirs éphémères, de choses fragiles à garder précieusement dans le grenier de sa mémoire.

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Review

Grosse lecture que ce recueil de nouvelles/poèmes/trucs de Gaiman. J'aurais bien aimé pouvoir faire comme pour L'Accroissement mathématique du plaisir et lister toutes les nouvelles, mais il y en a cette fois nettement plus, et de qualités nettement plus variables.
Cela dit, un certain nombre de ces nouvelles méritent au moins une phrase.

1 - Introduction (Introduction), pages 9 à 35, Introduction, trad. Michel PAGEL

Cette introduction écrite de la main de l'auteur présente rapidement le recueil et donne, pour chaque nouvelle, quelques éléments sur le contexte d'écriture/

2 - Une étude en vert (A Study in Emerald), pages 37 à 67, trad. Michel PAGEL

On comprend facilement pourquoi cette nouvelle a été primée : la rencontre entre Holmes et les grands anciens est évidement intéressante, quoique complexe à mettre en oeuvre, comme l'auteur le dit dans l'introduction.

4 - La Présidence d'Octobre (October in the Chair), pages 71 à 89, trad. Michel PAGEL

C'était pas mal fichu, ce petit texte mettant en scène les mois qui nous racontent une histoire effrayante, mais dont j'ai hélas oublié le contenu.

6 - Les Épouses interdites des esclaves sans visage dans le manoir secret de la nuit du désir redoutable (Forbidden Brides of the Faceless Slaves in the Secret House of the Night of Dread Desire), pages 95 à 114, trad. Michel PAGEL

Alors ça, honnêtement, c'était super marrant. Cette tentative d'un auteur d'un monde d'épouvante d'écrire un récit réaliste (donc fantastique pour lui), avec des bruits bizarres dans son manoir hanté, des cadavres sans tête qui viennent le déranger, tout ça.

10 - Amères moutures (Bitter Grounds), pages 141 à 168, trad. Michel PAGEL

Est-ce que c'est celle-là qui met en scène un homme dont tous les péchés sont arrachés ? Je ne sais plus.

14 - La Vérité sur le cas du départ de Mlle Finch (The Facts in the Case of the Departure of Miss Finch), pages 205 à 228, trad. Michel PAGEL

Jolie petite histoire qui ne tente pas d'être efffrayante, mais qui l'est quand même.

16 - La Saint-Valentin d'Arlequin (Harlequin Valentine), pages 237 à 249, trad. Michel PAGEL

Celui-là, je l'avais déja lu en BD, et je ne suis pas sûr qu'il était moins bien.

20 - Qu'est-ce que tu crois que ça me fait ? (How Do You Think It Feels?), pages 271 à 281, trad. Michel PAGEL

Une histoire d'adultère, pas du tout fantastique, mais très intéressante néanmoins, parce qu'elle semble autobiographique (ce qui n'est sans doute pas le cas).

21 - Ma vie (My Life), pages 283 à 285, trad. Michel PAGEL
22 - Quinze cartes peintes d'un tarot de vampires (Fifteen Painted Cards from a Vampire Tarot), pages 287 à 296, Poésie, trad. Michel PAGEL

Très chouette petit passage sur les cartes du tarot, revues à la sauce vampirique.

24 - Le Coup de l'inventeur de maladies (Diseasemaker's Croup), pages 309 à 312, trad. Michel PAGEL

On sent bien le départ en vrille à chaque paragraphe, c'est vraiment sympa.

27 - Pages d'un journal trouvé au fond d'une boîte à chaussures laissée dans un bus Greyhound, quelque part entre Tulsa, Oklahoma, et Louisville, Kentucky (Pages from a Journal Found in a Shoebox Left in a Greyhound Bus Somewhere Between Tulsa, Oklahoma, and Louisville, Kentucky), pages 333 à 338, trad. Michel PAGEL

Ca c'est une espèce d'errance dont je n'ai pas tout compris.

28 - Comment parler aux filles pendant les fêtes (How to Talk to Girls at Parties), pages 339 à 357, trad. Michel PAGEL

sans doute ma nouvelle préférée. Elle met en scène deux garcons qui se retrouvent à une fête qui n'est pas celle qu'ils visaient, mais qui se révèle très intéressante pour l'un d'entre eux, et très humiliante pour l'autre.

29 - Le Jour de l'arrivée des soucoupes (The Day the Saucers Came), pages 359 à 361, Poésie, trad. Michel PAGEL

Ca c'est joli comme histoire : comment louper la fin du monde pour une raison futile (ou pas).

30 - L'Oiseau-soleil (Sunbird), pages 363 à 390, trad. Michel PAGEL

On s'attend à la chute quasiment dès le début du récit, ce qui ne lui ôte cependant pas vraiment son intérêt, qui est entièrement dans l'ambiance.

31 - Inventer Aladin (Inventing Aladdin), pages 391 à 394, Poésie, trad. Michel PAGEL

C'est beau aussi, cette façon de voir comment les mille et une nuits auraient pu s'assembler.

32 - Le Monarque de la vallée (The Monarch of the Glen), pages 395 à 461, trad. Michel PAGEL

Dans cette longue nouvelle, on retrouve Ombre (celui d'American Gods) au nord de l'écosse, entraîné dans un combat entre les hommes et les monstres. on retrouve aussi un personnage ignoble décrit dans une autre nouvelle du recueil, mais j'ai oublié laquelle. Ca n'est pas une mauvaise nouvelle, mais je la trouve déplacée.

33 - (non mentionné), À la rencontre de Neil Gaiman, pages 465 à 467, Biographie, trad. Michel PAGEL

Bon, ça, c'est une petite biographie qui nous relate tous les succès de l'auteur, ce que je trouve d'une inutilité flagrante, puisque j'ai déja acheté le bouquin.

34 - (non mentionné), Une conversation avec Neil Gaiman, pages 469 à 477, Entretien, trad. Michel PAGEL

LA grosse déception : contrairement à l'interview de Catherine Dufour, celle-ci ne nous apprend absolument rien d'utile.

C'est donc un recueil qui contient des choses intéressantes, et d'autres moins. Je l'ai trouvé cependant raisonnablement bon, parce que la plupart des textes, même si je les ai déja oubliés, portaient en eux au moins une bonne idée.
Cela dit, je ne crois pas que sa lecture soit indispensable.
C'est juste un bon moment à passer avec un écrivain qui est indéniablement doué.