La guerre... Stupide, inévitable.
Mauvais endroit, mauvais moment, mauvaise cause. Même l'uniforme n'est pas le bon : Cordelia Naismith, des forces expéditionnaires de Beta, se retrouve en pleine bataille interplanétaire, alors qu'elle a toujours sur le dos sa vieille combinaison d'astronaute.
Et voici qu'elle est tombée entre les mains des Barrayarans. Qui plus est, entre celles de son pire ennemi, lord Vorkosigan, alias le « boucher de Komarr ». Cet homme, elle devrait le hair ; pourtant, elle est troublée. Que va-t-il faire ? La tuer ? Non. Alors que le conflit fait rage, il lui propose... le mariage !
De ces deux êtres que tout oppose dépend l'avenir de deux peuples. Et de l'univers. Mais quel est le vrai moteur du monde ? L'amour, ou la guerre ?

Review

Ce premier tome de ce qui deviendra, avec toutes ses suites, la saga du plus glorieux nabot de l'espace commence sans lui, mais avec deux acteurs qui, rétrospectivement, valent autant le coup que lui : ses parents. C'est donc l'histoire de leur rencontre pendant que leurs planètes respectives entament des opérations de guerre.
Dans ce roman, si la partie proprement guerrière est assez mal menée (ce qui, à posteriori, est assez normal), tout ce qui concerne les relations entre ces deux personnages est mené avec beaucoup de finesse, je trouve. Oh, bien sûr, on pourrait peut-être reprocher la facilité, façon complexe de Stockholm, avec laquelle les deux héros tombent dans les bras l'un de l'autre, mais je pense que ce serait faire peu de cas de ce qui me semble être une réelle intelligence dans la conduite du récit par l'auteur, qui sera d'ailleurs expliquée par la bande dans La danse du miroir ... attention spoiler ... En effet, dans ce tome, Cordelia, sans doute téléguidée par l'auteur, explique que la réussite de leur couple tient peut-être aux tendances homosexuelles latentes d'Aral Vorkosigan qui, lorsqu'il la rencontre, tombe sur sa première guerrière émancipée, figure lui permettant de vivre avec ses tendances sans pour autant sombrer dans la déchéance d'une authentique relation homosexuelle. Bon, c'est en soi fascinant, mais moins que la manière dont le roman bascule à la toute fin, lorsqu'on comprend que toute la tentative d'invasion fomentée par les barrayarans n'était en fait qu'un vaste complot.
Là, honnêtement, mes cheveux (enfin, ceux qui restent) se sont dressés sur mon crâne.
Et bien sûr, j'ai adoré être manipulé, même si le nabot me manquait un peu.
Du coup, je me dois de recommander cette vieille lecture à tous ceux pour qui l'intelligence prime sur la force.