Au matin tombe la brumeUne belle nouvelle exprimant l'idée, sacrément nostalgique, que la science détruit forcément le mystère et donc la poésie.
Il y a solitude et solitudeUne histoire de solitude pour un gardien de phare au-dela de Pluton. Sans être totalement téléphonée, la fin est quand même assez prévisible. Et comme le style est ... quelconque, eh bien ça donne une nouvelle pas terrible.
Pour une poignée de volutoinesEncore une histoire très classique dans le fond et la forme, avec toutefois un élément intriguant : la présence de morts télécommandés assez glauques. Cela dit l'histoire est plutôt bien écrite, et ça n'est pas une nouvelle à chute, ce que j'ai tendance à préférer.
Le HérosUn texte clairement marqué par la fin de la guerre du vietnam (le texte date quand même de 1969). Aujourd'hui, la fin ets parfaitement prévisible.
L'ÉclaireurEncore une nouvelle archi-prévisible : le retour sur terre, après la baisse du taux de radiations lié à "la catastrophe" de scientifiques qui viennent chercher des traces de vuie humaine. L'éclaireur qu'ils rencontrent ne correspond manifestement pas à leur désirs ...
VSLMmh ... Plus aucun souvenir.
La Sortie de San BretaUne histoire de fantômes automobiles qui aurait eu sa place dans la quatrième dimension.
DiaporamaLà encore, plus aucun souvenir.
Une chason pour LyaLà, par contre, j'ai un souvenir très net de cette longue nouvelle qui non seulement donne son titre au recueil, mais en plus justifie son existence littéraire. Je m'explique ...
Un administrateur de comptoir terrien sur une planète lointaine demande l'aide de deux télépathes pour comprendre la religion locale, qui pousse tous les individus de la planète et certains terriens à s'unir avec un parasite qui va les tuer à terme. Cette union se révèle être, d'une certaine façon, une porte vers une union mystique, voire divine.
A travers cette nouvelle, l'auteur parvient d'une façon épatante à questionner la nature profondément
solipsiste du monde. Je m'explique : pour l'une des télépathes, Lya, il est impossible de connaître vraiment un autre à travers le langage et même ma témépathie : chaque esprit est constitué d'une multitudes infinie de couches superposées, qui font qu'on ne voit jamais la totalité de l'autre. Du coup, évidement, on ne peut jamais vraiment comprendre l'autre.
Sauf lorsqu'il est habité par ce parasite : dans ce cas, chacun se révèle pleinement avec en plus un amour inconditionnel et total de chacun.
Evidement, ça trouble profondément les télépathes.
Et pas qu'eux, en fait.
Je me suis, moi aussi, demandé si je connaissais vraiment la personne qui dormait à côté de moi (et évidement la réponse a été non). Heureusement, à la différence des gens qui veulent "la transparence", j'ai l'impression de bien supporter l'opacité. Enfin, je crois. En tout cas, cette nouvelle m'a au moins permis de me questionner sur le sujet, ce qui est en soi déja bien. Non, attendez, pas bien. Si je n'avais fait que ça, effectivement, c'aurait été bien.
Non, ce que j'ai fait, c'est que j'ai tremblé avec le personnage principal en comprenant dans quelle direction Lya était partie (alors même que c'était parfaitement prévisible). J'ai souffert avec lui de ce déchirement. J'ai vraiment fait corps avec lui, prenant encore une fois conscience du seul vrai talent de Martin : nous mettre à chaque fois dans les bottes de ses personnages. C'est un talent réduit, en apparence, mais qu'il possède d'une façon que j'ai rarement vu ailleurs.
Dois-je encore vous conseiller de lire ce recueil ? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que cette chanson me hantera encore longtemps.