Quasi-anéantie, terrée au plus profond de la Plaine de la Peur, dans des tunnels sombres à l’atmosphère pesante, la Compagnie noire a définitivement changée de camp. Sous la bannière de la Rose Blanche et parjure à la Dame, elle repousse en vain les assauts des nouveaux Asservis, au cœur d’un royaume d’étrangetés et de roches parlantes. C’est au cœur de cet univers de corail, de cette contrée où les baleines volent et où des mantes géantes crachent des boules de feu que Toubib commence la lecture d’étranges missives contant l’histoire de Bomanz, le magicien à l’origine du retour de la Dame.

Les messages se succèdent sans en dire plus sur le mystérieux rédacteur de ce récit oublié de tous qui semble se cacher quelque part entre Donne et Aviron. Suivant les conseils de l'Arbre ancêtre, demi-dieu déchu échoué dans la Plaine, Toubib, Qu’un-Œil et Gobelin finissent par s’engager dans un dangereux périple pour Le Nord et les Tumulus, où semble se terrer l’individu en question. Le Dominateur s’agite dans son tombeau et rien, pas même les agissements de Choucas et les allers-venues des vassaux de La Dame, ne semble entraver son retour.
Cette bataille sera la dernière de l’Empire.

Review

Dans ce troisème tome, on suit à nouveau les aventures de l’annaliste de la compagnie noire, qui se retrouve, une fois de plus, plongé dans des aventures délirantes visant à sauver le monde et à faire triompher son employeur (l’ordre de ces deux éléments n’a pas d’importance).
Alors bien sûr, on retrouve les qualités qui pour moi font tout le sel de ce récit(1), c’est-à-dire une écriture d’un modernisme incroyable servant un récit assez bien structuré, quoi qu’assez convenu. Et convenu, c’est le reproche principal que je ferai plus loin à l’histoire de ce tome, mais certainement pas au décor choisi. En effet, la plaine de la peur et les tumulus, où se déroulent toute l’action, sont des environnements qui en inspirerait plus d’un. J’ai trouvé l’image des baleines volantes particulièrement poétique, par exemple, dans un récit qui base justement sa force sur la rudesse des personnages et des aventures. Car rudesse il y a, et depuis le début. Toubib reste un soldat, comme ses compagnons, et la mort n’est jamais bien loin derrière eux.
Pourtant, comme je le disais, le scénario me semble assez convenu. Entre le retour de celui qu’on croyait mort, le combat qui finit mal pour tout le monde, c’est pas bien glorieux … sauf sans doute la finrg yn arhgenyvfngvba eépvcebdhr qr yn Ebfr Oynapur rg qr yn Qnzr. Cela étant, ça reste un très bon bon bouquin, dans la digne lignée de ses prédecesseurs, et je me dois donc d’en conseiller la lecture à tous ceux qui veulent voir l’ombre des baleines planer sur de monstrueuses batailles rangées, attaquées qu’elles sont par des tapis volants modifiés (une scène d’anthologie, j’ai trouvé, surtout parce que yr aneengrhe fr ergebhir boyvté qr pbzongger frf nzvf).

(1) Ou pour certains, qui en cassent tout l’intérêt