On l'appelle Chien du Heaume parce qu'elle n'a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broe. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d'une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l'épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemar des hommes de guerre...

On l'appelle Chien du Heaume parce qu'à chaque bataille, c'est elle qu'on siffle.

Dans l'univers âpre et sans merci du haut Moyen Âge, loin de l'image idéalisée que l'on se fait de ces temps cruels, une femme se bat pour retrouver ce qu'elle a de plus cher, son passé et son identité.

Authors

Review

Je ne sais pas trop comment qualifier ce roman.
Pourtant, j'ai bien aimé.
J'ai bien aimé le rythme de ces courts chapitres décrivant à chaque fois une ambiance ou un moment unique (quoique ces termes soient parfaitement inadéquats pour recouvrir la réalité de ce récit).
J'ai bien aimé le personnage de Chien du heaume, qui ne semble pas aimer grand monde ni grand chose, et qui n'a en fait, semble-t-il, pas vraiment de personnalité au début du roman.
J'ai bien aimé certaines ellipses (dont en particulier l'ellipse finale qui nous ramène au début du roman en nous demandant ce que l'auteur nous cache).
J'ai enfin bien, beaucoup, énormément, passionément même, aimé le personnage de forgeron. Pour tout dire, à un moment ce forgeron raconte comment il a arrêté de forger pour que ces mains s'adoucissent et qu'il apprécie mieux le contact de la peau de sa femme. Ca m'a touché d'une façon incroyable, tant par le côté logique de cette assertion que par les résonnances qu'elle a éveillé dans ma vie.
J'ai enfin beaucoup aimé les autres presonnages, même ceux que j'ai détesté (parce que leur rôle dans ce livre les rend détestables).
J'aurais bien envie de vous dire "en revanche, je n'ai pas du tout aimé .... Mais ce serait faux. Je ne crois pas qu'il y ait quoi que ce soit dans ce roman que je n'ai pas aimé. Et ça, c'est épatant.
Bon, j'aurais pu m'en douter, hein, étant donné que j'ai un faible pour les romans racontant les aventures de femmes fortes, ce qu'est indubitablement Chien du heaume, dans des ambiances pas forcément joyeuses, ce qui est clairement le cas, à la poursuite d'un but pas forcément clair, et qui compte moins que la route choisie pour l'atteindre, ce qui enfin est le cas ici.
Je pourrai juste avoir une réserve sur la conclusion donnée à la quête, qui montre que clairement l'auteur n'y était pas vraiment si intéressée que ça.
Avant de finir, j'aimerais dire à quel point j'aime l'idée d'un roman noir, très noir même, raconté par quelqu'un que les annexes dévoilent comme drôle (son blog aussi, mais c'est une autre histoire). Quelque part, et même si j'imagine que la comparaison a déja été faite et l'embarasse un peu, ça me rappelle Catherine Dufour, mais avec un sens de l'humour un peu différent, apparement.
Cela dit, il me paraît évident que vous savez bien que je vais chaudement vous recommander de lire cette chronique médiévale abondament documentée, tout-à-fait vraissemblable et parfaitement crasseuse. Ca vous changera de ces tarlouzes d'elfes qui se baladent dans la boue sans se salir les chausses.