Je me souviens avoir vu pour la première fois Laïyna alors que j'étais encore gamin ... C'était dans les pages de Spirou magazine, et j'avais trouvé le dessin de Haussman complètement incroyable, avec ces couleurs déposées avec la plus grande délicatesse et tentant de représenter une réalité encore plus évanescente. Et c'était dans les années 80. Oui, ça fait un bout de temps.
Je suis retombé dessus il y a quelques années au détour d'une FNAC quelconque, je crois.
Et évidement, je l'ai acheté.
Depuis, je l'ai relu deux ? trois fois ?
Et à chaque fois, la magie des aventures de Laïyna m'a à nouveau serré le coeur. Essentiellement parce que le lecteur adulte que je suis maintenant a compris ce que le lecteur enfant ne pouvait imaginer comprendre.
J'ai déja dit que le dessin de Haussman était fabuleux, parce qu'il arrivait à magnifier les êtres fabuleux du récit. Je n'ai toutefois pas encore dit que le scénario est l'archétype, voire même la version la plus absolue de ce que peut être la fantasy : la fin du monde des fées, remplacé par celui des hommes. Regardez
J.R.R. Tolkien et tous les autres : ils ne font (bon, d'accord,
J.R.R. Tolkien est largement antérieur) que tenter de reproduire moins bien, ou plus mal, la trame de ce récit dans lequel les fées disparaissent soit en mourrant, soit en quittant le monde des hommes. Une fuite que la dernière page n'arrête pas.
Cela dit, je ne suis pas sûr que ce récit extrêmement contemplatif (malgré les scènes d'action amenées par l'héroïne) ait pu plaire à beaucoup des enfants qui lisaient à l'époque Spirou ... Heureusement que la bd a évolué depuis !