Paris, 1899... L'industrie, portée par la force de l'Éther, a révolutionné le monde. Le ciel bourdonne de machines volantes, les automates sont partout qui agissent au service des hommes, hommes qui communiquent entre eux par téléchromos d'un continent à un autre. Dans cette ville moderne où s'ouvre une éblouissante Exposition Universelle, une jeune comédienne, Margo, aidée de son frère psychiatre, enquête sur la mort mystérieuse de son ex-maîtresse et d'un singulier personnage créateur de robots... Écrites à deux mains par deux jeunes auteurs incroyablement doués, ces Confessions d'un automate mangeur d'opium sont un bonheur d'imagination et de virtuosité littéraire, à découvrir au plus vite.

Review

Ce roman nous raconte l'enquête menée par un frère et une soeur dans un Paris digne des cartes postales du début du XXème proclamant "Paris en l'an 2000". Nos deux héros, actrice et psychiatre, sont en effet précipités à la poursuite d'un dangereux assassin par le meurtre d'une proche. Dans cette enquête, ils rencontreront des marchands d'automates (n'allez pas parler de robots, le néologisme nuirait à la beauté de leur langue !), d'étranges malfrats, quelques pontes de la psychiatrie naissante, et un auteur moribond.

L'enquête à elle seule est unr avissement mélant amour, désir de puissance, manipulations politiques, et absinthe. J'ai été on ne plus agréablement surpris par la fluidité de ce récit, qui pourtant parcourt le monde et les hypothèses avec beaucoup de profondeur et de finesse. Et que dire de ce décor, Steampunk à l'envie, mêlant aux fastes de l'exposition universelle ceux de la science de l'éther. Et cette science est proprement fabuleuse. Elle m'a rappelé (comme sûrement aux plus rôlistes des lecteurs) le monde déjanté de Deadlands, le jeu de rôle western spaghetti - avec de vrais morceaux de viande - où les savants propulsent leurs inventions à l'aide de pierre fantôme (qui emprisonne censément les âmes des damnés).

Comme on le constate, le fond est présent, est riche. Et la forme n'est pas en reste. Elle est ainsi servie avec talent par la plume de ces deux auteurs, qui manient notre langue avec un talent consommé, qui donne par ailleurs à cette uchronie steampunk un vrai parfum de réalité.

Au final, ce roman est du steampunk de qualité, comme j'aimerais en lire beaucoup plus, et je ne peux que vous enjoindre de lire ce petit bijou, qui devrait rapidement vous enchanter.