Mais qui sont tous ces gens qui s'agitent sur Internet ? Tous ceux qui s'envoient des mails, écrivent dans les tribunes, animent des forums, construisent des sites Web ? Mais où trouvent-ils le temps ? Est-ce qu'ils n'ont pas à gagner leur vie comme tout le monde ? Eh bien non. Car ils sont déjà morts. Morts et numérisés.

Review

On m'a dit que des trois, c'était le plus drôle.
On m'a dit que, souvent, il fait rire les informaticiens.
On m'a dit que l'histoire est mieux organisée que dans le premier.

Tout ça est vrai, mais pas que.

Parce que l'ivresse des providers est un bouquin étonnant, je ne vous ferais pas la crasse de vous parler le moins du monde de l'histoire. Non. Au lieu de ça, je vais vous parler de choses infiniment plus agréables dans ce roman (parce que l'histoire, bon, elle est bien, mais faut bien avouer honnêtement que c'est pas le meilleur dans le roman, hein).

Des choses comme le style de cette auteure, qui n'en finit pas de m'épater par son talent : entre la description (peut-être autobiographique) du désastre de la jeune trentenaire qui s'échine à vouloir écrire de salaces histoires de princes et de fées, la critique assez caustique d'un monde pas si imaginaire que le nôtre, et certains morceaux de bravoure tout à fait réjouissants (le virus, les pacmans, cr), on ne s'ennuie pas.

Ce qui m'étonne, c'est que j'ai somme toute peu rigolé, mais que je me suis rudement amusé à lire cette histoire. Et ça, c'est bien (c).

Alors bon, après, on pourra gloser à l'infini sur cette étrangeté qu'est une auteure qui a lu Pratchett, l'a digéré dans le premier tome, et l'a intégré à une culture personnelle bien fichue pour l'intégrer, dans ce second tome, de manière magistrale à sa propre trame, mais est-ce bien nécessaire ?

On pourra aussi essayer de la classer quelque part entre Audiard et Jean Yanne, mais on se plantera magistralement.

On pourra enfin (et ça vaudra mieux) se contenter de dire que voilà un auteur chiément original qui sort du bois (sans vouloir paraître désobligeant vis-à-vis des auteurs déja connus et installés ici même) et se dire qu'on a bien de la chance de l'avoir lue.

Et c'est mon cas. Je suis rudement content d'avoir savouré le premier, dévoré avec délectation le second, et de continuer à baver devant le troisième.

Bref, tout ça pour dire que c'est rudement bien ficellé, vachement bien écrit, que tout ça sert une histoire somme toute agréable, garnie de personnages indéniablement stylés (Evariste !) et qu'il vaudrait mieux pour vous que vous le lisiez, si vous ne voulez pas finir votre éternité en morceaux au fond du gouffre le plus proche ...