Review

Dans ce court roman, on suit les pas de Scur, ancienne soldat dans une guerre oubliée, qui se réveille dans un vaisseau spatial de croisière transformé en transport de criminels de guerre, lequel se retrouve autour d'une planète inconnue. Mais ça n'est pas tout, le vaisseau transporte également un homme qui a torturé Scur aux derniers jours de la guerre.
Evidement, quand A. Reynolds écrit un roman, c'est rarement joyeux. Ici, l'état du vaisseau, et de la planète autour de laquelle il orbite, ne laisse pas beaucoup d'espoir. Pas plus que la population d'anciens criminels de guerre, qui ont agi pour des raisons plus ou moins avouables. Ca donne une ambiance sombre et poisseuse. Et je trouve même dommage que Scur soit l'anomalie dans cette histoire : elle n'est pas une criminelle de guerre, et prend dès son réveil l'ascendant sur les milliers de personne du vaisseau à la suite d'une manoeuvre très "vorkosiganienne". Hélas, comme on ne la connaît pas, on a du mal à croire à la vraisemblance de la manoeuvre. Et ce sentiment d’invraisemblance du personnage central subsistera tout au long de cette oeuvre et viendra gâcher ses interactions avec d'anciens militaires qui, dans l'ensemble, n'ont pas une vision très claire de la chaîne de commandement, ce qui est franchement illogique.
Un autre aspect assez curieux est le vaisseau : on sait qu'il est parti trop loin dans l'avenir, donc qu'il est défaillant, mais ces défaillances ne se manifestent qu'en tant qu'éléments de support narratif : l'autodoc qui part en sucette n'entre en scène que parce qu'il est utilisé. C'est dommage, parce qu'en partant à peu près du même matériau, Aurora était plus convaincant.
Finalement, la seule ouverture de ce roman est la conclusion, qui montre bien que l'auteur a pensé cette oeuvre comme une grosse nouvelle (200 pages, quand même), puisque les dix dernières pages chamboulent le sens qu'on peut donner à cette histoire.