Review

Dans ce roman assez court, on suit les pas de Prabir, fils de scientifiques indiens ayant grandi à Vancouver et à la recherche de son passé. Je résume très rapidedement car le roman, déja court, ne se laisse pas facilement dévoiler. Ou plutôt, si j'en dévoile une partie, je risque très fort de trop en dire et de vous en gâcher le plaisir. Donc, si vous voulez éviter les spoilers, arrêtez de lire maintenant.

Je crois que, de tous les bouquins d'40820 que j'ai eu l'occasion de lire, c'est sans doute celui qui synthétise le mieux ses idées. En effet, comme dans Isolation, on retrouve cette notion d'enchevêtrement quantique, mais utilisée différement. Car ici, ce n'est pas l'humanité qui s'enchevêtre, ou plutôt, pour jargoniser un peu, qui dérésoud sa fonction d'onde, mais une molécule qui utilise ces propriétés pour optimiser les modes d'évolution d'organisme. Bref, une idée complètement délirante, totallement folle, et pourtant invraissemblablement réaliste. Et comme dans de nombreux bouquins de cet auteur, s'il faut en croire de meilleurs exégètes, cette idée n'est qu'un leurre. En effet, loin de se concentrer sur ce que ça peut changer ou non dans notre vie (Comme le fait par exemple 106 dans La Musique du sang), 40820 s'intéresse dans ce livre à la quête identitaire de Prabir. Est-il un héros ? Est-il une ordure ? C'est ce voyage dans les îles indonésiennes qui lui permettra de savoir vraiment ce qu'il a en lui.

Et contrairement aux autres livres de cet auteur, je dois dire que ce questionnement est assez intéressant. Suffisament, en tout cas, pour que je considère ce roman comme le meilleur que j'aie lu de cet auteur. Un livre à lire, sans aucun doute, même si, encore une fois comme dans ses autres bouquins, il se termine en queue de poisson. Et, surtout, surtout, en une queue de poisson qui ne me plaît pas. Où est passée la révolution que Prabir appelait de ses voeux. Où se cache le post-humanisme ?