Dans ce roman épatant, KS Robinson nous parle de l'antarctique et de son exploitation. On y suit divers personnages - une guide, un technicien, un attaché parlementaire, et un influenceur - qui vivent en antarctique à un moment où le traité éponyme est suspendu (à cause d'un sénateur US proche de compagnies pétrolières souhaitant une part du gâteau sub-antarctique). Ca nous donne de longs passages retraçant les voyages de Scott et Shackleton, entrecoupés d'authentiques explorations scientifiques du sous-sol antarctique, et de visites aux différentes bases. Le tout avant un final assez politique.
Avant d'aller plus loin, il faut noter que le roman a été écrit sur place, puisque Robinson a été invité (comme l'influenceur chinois) à partager la vie des scientifiques explorant ce continent gelé. C'est sans doute pour ça que le livre a un tel sentiment de vérité : on ressent toutes les nuances du froid, du vent, du danger que peut faire ressentir ce gigantesque espace blanc. Et comme les personnages, on ressort de chaque voyage à l'extérieur épuisé, transi et affamé. Qui plus est, les différents passages scientifiques sont lisibles (de mon point de vue d'ingénieur), et font peut-être partie de l'immersion de l'auteur.
D'ailleurs, la quatrième mentionne que ce roman est un prototype de la trilogie martienne ... Ce que je conteste : effectivement, l'auteur est le même, donc le style est proche. Mais il n'y a pas l'ambition d'en faire un roman total, ce qui amène une oeuvre dont je ne peux pas dire qu'elle est compacte, mais au moins qu'elle est contenue (700 pages, c'est beaucoup). Contenue parce que j'ai bien senti que l'auteur avait un certain nombre de choses qu'il voulait écrire, et qu'il les a écrites.
Résultat ? C'est un bon, un très bon, un excellent livre, même, dont on ne pourrait regretter que des aspects science-fictifs anecdotiques (les dirigeables en pleine tempête, par exemple). Et puis ça forme un complément agréable à
Vostok