Nou Occitan is a place where duels are fought with equal passion over insults and artistic views alike. Giraut--swordsman, troubador, lover--is a creature of this swashbuckling world, the most isolated of humanity's Thousand Cultures.

But the winds of change have come to Nou Occitan. As the invention of the "springer"--instantaneous interstellar travel, at a price--spreads throughout the human galaxy, the stability and purity of no world, no matter how isolated, is safe. Nor can Giraut's life remain untouched. To his wonder, his is about to find himself made an ambassador to a different human world, a place strange beyond his wildest imaginings.

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Dans ce roman, on suit les pas de Giraut, jeune habitant de la planète Nou Occitan qui, par suite d'un dépit amoureux, s'embarque dans un long et périlleux voyage pour la calédonie, une planète qui rejoint enfin le réseau de portes des étoiles ... pardon, de Passeurs reliant les milliers de cultures terrestres dispersées sur quelques étoiles assez proches de la terre.
J'avais, avant de lire ce roman, une opinion curieuse de l'auteur. John Barnes était pour moi l'auteur de deux livres quasiment antinomiques : La Mère des tempêtes et Le Vin des dieux. Le premier était un honnête roman cyberpunk, quoi qu'un peu putassier par son insistance à nous montrer des acteurs sursexués, dans lequel la Terre se retrouvait plongée dans une tempête permanente provoquée par le réchauffement climatique. Quant au second, c'était un excellent récit de fantasy mélant des thèmes aussi variés qu'incongrus dans une sauce qui, ma foi, prenait grâce à une espèce de métatexte assez subtil.
J'ai donc entamé ce roman avec une certaine appréhension quant à son contenu. Une appréhension toutefois rapidement dissipée dès le premier chapître, qui nous montre la vie trucculente des habitants de Nou Occitan : ils chantent, boivent, se battent en duel pour un rien, et révèrent le fin' amor, qui pourrait ressembler à une espèce de marivaudage ... quoique les choses soient sans doute plus compliquées. En tout cas, on les vopit comme des espèces de gascons célestes, prêts à provoquer en duel la terre entière pour un vers mal déclamé, ou un compliment mal tourné à leur conquête féminine du moment.
C'est d'ailleurs ce qui provoque le contraste le plus saisissant avec la Calédonie, une terre difficile, sur laquelle les habitants ont développé une civilisation extrêmement rigoriste, ou tout, absolument tout, a une valeur marchande et doit être acheté ou loué. Notre troubadour de l'espace (c'est l'auteur lui-même qui, à juste titre à mon avis, utilise ce terme dans l'un des derniers chapîtres) va donc y vivre un choc culturel intense qui va le pousser à se questionner à la fois sur la civilisation calédonienne et sur la sienne, ce qui nous fera voir les défauts inhérents à chacune d'une façon aussi subtile qu'intelligente.
Et de l'intelligence, je trouve que le récit ne manque que rarement. Je me demande d'ailleurs si, plus que de l'intelligence, il en faudrait pas parler de légèreté, voire de frivolité : on s'y attache ainsi presque autant à l'art qu'à la révolution - plutôt meurtrière - en cours. Mais bon, à titre personnel, j'ai toujours beaucoup de mal à résister à ces histoires qu tiennent compte du fait que tous ces récits de papier, pour être divertissants, nécessitent une bonne dose d'art. Et là, heureusement, comme par exemple dans Sculpteurs de Ciel ou dans Les joyaux de la couronne, il y a cette légèreté qui nous permet de saisir la subtilité de la leçon que nous donne l'auteur sur le relativisme culturel sans en subir le poids.
Du coup, évidement, je ne peux que vous recommander de lire ce roman, malgré ses quelques défauts (comme par exemple une intrigue un peu survolée).