L'apprenti assassin

Les premiers errements d'un des plus pitoyables personnages de fantasy auraient dû m'avertir. Rien dans ce roman ne m'intéresse.

Nicolas Delsaux
Informations aimablement fournies par la Noosfere .
L'apprenti assassin L'assassin Royal , volume 1 Auteur : Robin HOBB Traducteur : Arnaud MOUSNIER-LOMPRE Editeur : J'AI LU Collection : Fantasy (2001 - ) Parution : janvier 2001 ISBN : 2-290-30360-7

Or donc, voici un roman typiquement méd-fan, mais cependant assez original. Il raconte l'histoire d'un jeune garçon, batard de l'héritier du trône, qui va être élevé dans le but de devenir l'assassin du roi (d'où le titre habilement trouvé). Il trouvera naturellement sur sa route des ennemis puissants (dont bien sûr sa propre famille) et déjouera de nombreux complots grâce à sa ruse.

Ce qui est très intéressant dans ce roman, c'est la narration à la première personne : c'est Fitz lui-même qui nous raconte sa vie. On a donc droit à une histoire vue depuis son point de vue, qui nous donne parfois envie de le retenir pour lui éviter un piège grossier, car il ne semble pas particulièrement malin. C'est particulièrement vrai à la fin où le coup d'état tenté par Royal et Garen échoue, mais plus par hasard que par volonté, et alors que tous les indices signalent très rapidement que c'est leur oeuvre. En fait, c'est une constante dans ce roman : Fitz a toujours un train de retard sur le lecteur, qui a du coup un peu tendance à s'énerver (enfin, c'est mon cas) de voir que le héros n'a pas encore compris ce que le lecteur voit comme inéluctable.

Enfin, une dernière chose intéressante est de suivre quelqu'un qui n'a quasiment acune chance de devenir un gentil héros : fils illégitime, il n'héritera jamais. Pis, étant de plus l'assassin du roi, il n'a aucune chance d'attirer la sympathie des ennemis du roi, puisqu'il les tue ! C'est donc un héros en demi-teintes, dont les aventures sont rythmées par des déconvenues, là où d'autres nous font vivre la glorieuse ascension du futur maitre du monde. En cela, on se rapproche un peu ici du Dragon de Jordan , qui lui aussi n'a aucune chance d'être aimé de qui que ce soit, mais qui fait quand même ce qu'il a à faire parce qu'il le faut.

Tiens j'y pense, vous ne trouvez-pas que dès qu'on voit MZ Bradley inscrit sur la 4ème de couverture, on retombe sur le même style d'écriture ?